Cette fin d’année 2024 pourrait être le clap de fin de ces trois dernières années difficile pour le marché de l’immobilier. Alors que le nombre de transactions immobilières n’a cessé de baisser atteignant des chiffres records cet été 2024, elles pourraient repartir à la hausse grâce à des prix immobiliers qui devraient doucement gonfler en ce début 2025.
Pourquoi 2025 pourrait marquer un tournant pour le marché immobilier
2024 annonce la fin de la baisse continue des prix immobiliers
Ces trois dernières années n’ont pas été favorables au marché de l’immobilier. Entre hausse des taux d’intérêt, inflation, et crise du secteur de la construction, le secteur de l’immobilier a connu une crise sans précédent, enregistrant une chute record des transactions immobilières en France. En 2023, le nombre de transactions immobilières atteint un seuil historiquement bas chutant de plus de 20% par rapport à 2022, qui affichait plus d’un million de transactions, là où 2023 n’atteint même pas la barre des 900 000 transactions.
Cette baisse des transactions expliquée par une baisse de la demande liée à un contexte macroéconomique incertain, a elle-même entraîné une baisse des prix immobiliers. La diminution de la demande a poussé les vendeurs à ajuster leurs prix pour attirer des acheteurs.La baisse des prix a d’autant plus été marquée par la hausse des taux d'intérêts. Depuis 2020, les taux d'emprunt ont presque quadruplé, passant de moins de 1 % à près de 4 % en 2024. Cette hausse a fortement réduit l'accessibilité au crédit immobilier pour les ménages, ce qui a entraîné une diminution du nombre de transactions immobilières.
S’ajoute à cette hausse, l’augmentation de l’inflation et du coût de la vie, qui a pesé sur le pouvoir d’achat des ménages, décourageant de nombreux acheteurs potentiels. De plus, les particuliers ont dû réorienter leurs dépenses vers des besoins plus essentiels, limitant ainsi leurs investissements immobiliers.
Enfin, le secteur de la construction a lui aussi été fortement touché par la crise, avec une baisse des nouvelles constructions de 23% en 2024, réduisant encore davantage l'offre sur le marché et accentuant le ralentissement immobilier.
Des conditions économiques favorables en 2025 qui démarre sous de meilleures auspices
À l’approche de cette fin 2024, il semblerait que le pire soit derrière nous laissant 2025 démarrer sous de meilleurs auspices. Et pour cause, les conditions économiques à venir sont prometteuses pour le marché de l’immobilier, à commencer par les taux d’intérêts qui se stabilisent et tendent à la baisse. Alors qu’ils avaient grimpé en flèche ces dernières années, les taux immobiliers suivent la tendance baissière des taux directeurs annoncés qui ne cessent de baisser. Les annonces de la BCE, et notamment lors de sa dernière réunion le 12 septembre, ne cessent d’aller dans le sens des acheteurs et améliore l'accessibilité au crédit immobilier avec des taux fixés à 3,5% en cette fin de mois de septembre.
De plus, on observe un retour progressif de la confiance des acheteurs et des investisseurs, notamment grâce à l'amélioration de la situation économique globale : stabilisation de l’inflation, baisse des taux directeurs, meilleure gestion des chaînes d'approvisionnement… Ce regain de confiance pourrait stimuler les transactions, encourager les investissements dans l'immobilier, et ainsi relancer le marché.
Enfin, le soutien du gouvernement, à travers des mesures incitatives à l’achat immobilier comme l'élargissement des dispositifs fiscaux (notamment pour l'investissement locatif ou l'achat de logements neufs), devrait continuer à jouer un rôle clé dans cette reprise. Ces mesures visent à dynamiser le marché et à offrir davantage de solutions aux acheteurs potentiels.
L’année 2025 s’annonce comme celle de la reprise immobilière, marquée par plusieurs signaux positifs qui redynamisent le marché.
Premièrement, les demandes de crédit immobilier sont en hausse. Sur les derniers mois de 2024, les nouvelles demandes de prêts immobiliers ont augmenté de 5 à 10%. Avec la stabilisation des taux d'intérêt, les acheteurs retrouvent une plus grande capacité d'emprunt et investissent de nouveaux. La légère baisse des taux, amorcée fin 2024, redonne de l’espoir aux primo-accédants et aux investisseurs, leur permettant d’accéder à des financements plus avantageux. Cette diminution a relancé les demandes de prêts immobiliers, et c’est le premier signe d’une reprise de marché.
De plus, la croissance démographique continue d’alimenter la demande de logement et la maintient élevé, d’autant plus qu’un regain d'intérêt pour les logements situés en zones urbaines et périurbaines a été observé. Ces dernières années, avec la généralisation du télétravail, la demande avait fortement migré vers les zones rurales. Cependant, en 2025, les grandes villes et leurs périphéries redeviennent attractives, notamment grâce à la réouverture d’activités économiques, à la modernisation des infrastructures urbaines, et aux nouvelles opportunités d'emploi. Les prix des logements dans ces zones commencent à refléter cette nouvelle demande, marquant une hausse des prix immobiliers dans des villes comme Paris, Marseille, et Bordeaux.
Enfin, les politiques incitatives mises en place par le gouvernement, comme le soutien à l’investissement locatif et les dispositifs fiscaux avantageux (Dispositif Super Pinel…), contribuent à soutenir cette demande croissante, attirant non seulement les acheteurs mais aussi les investisseurs. Ainsi, 2025 à toutes les cartes en main pour faire de cette année une véritable relance de la demande immobilière.
En 2025, le marché locatif affiche une santé florissante, principalement grâce à la croissance de la demande locative, qui attire de plus en plus d'investisseurs. Face aux difficultés d’accès à la propriété, notamment en raison de la hausse des taux d'intérêt en 2023-2024, beaucoup de ménages se sont tournés vers la location comme alternative. Ce phénomène a entraîné une hausse des loyers, particulièrement dans les grandes villes et leurs périphéries, renforçant l’attrait de l’investissement locatif.
Enfin, les effets indirects des Jeux Olympiques de Paris 2024 ont également joué un rôle clé dans cette dynamique. L’événement a contribué à renforcer la demande locative à court terme, notamment avec l'afflux de visiteurs et d'investisseurs cherchant à tirer parti des infrastructures olympiques. Dans certains quartiers de Paris et des villes proches des sites olympiques, les biens immobiliers ont vu leur valeur augmenter grâce à des rénovations urbaines et à une amélioration des infrastructures.
Enfin, malgré la crise, l’investissement dans la pierre est toujours perçu comme l'investissement le plus sûr et le plus stable par les français. Ainsi, l’intérêt des acheteurs reste intact. La raison principale pour laquelle les ménages n’achètent pas aujourd’hui, c’est parce que les banques sont plus frileuses et refusent les prêts. Mais avec une tendance du marché immobilier qui s’inverse, les banques devraient se montrer plus indulgentes et les transactions devraient reprendre.