Depuis quelques années, la transition énergétique s’impose comme un enjeu central pour les copropriétés. Les nouvelles obligations issues de la loi Climat et Résilience ne concernent plus seulement les logements individuels, mais bien l’ensemble du bâti collectif. Plan pluriannuel de travaux, financement collectif et nouvelles méthodes de calcul du DPE viennent modifier en profondeur la gestion et la valeur des immeubles. Voici ce qu’il faut avoir en tête.
Un cadre légal désormais collectif
La rénovation énergétique en copropriété devient une obligation collective. Chaque immeuble de plus de 15 ans doit disposer d’un plan pluriannuel de travaux (PPT) basé sur un audit énergétique ou un DPE collectif. Ce plan vise à identifier les travaux nécessaires pour améliorer la performance du bâtiment sur les dix prochaines années : isolation, chauffage, ventilation, ou encore enveloppe thermique.
Ce changement met fin à la logique du “chacun pour soi” : il ne suffit plus qu’un copropriétaire rénove son appartement, c’est désormais l’immeuble entier qui doit évoluer vers une meilleure efficacité énergétique.
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Un calendrier resserré pour les copropriétés
Les copropriétés sont directement concernées par les interdictions progressives de location des logements les plus énergivores :
Classe G : interdite à la location depuis 2025,
Classe F : interdite à partir de 2028,
Classe E : prévue pour 2034.
Un projet d’assouplissement a bien été évoqué au printemps 2025, mais non adopté à ce jour. Le calendrier reste donc inchangé, et les syndics doivent anticiper ces échéances dans leur stratégie de travaux.
Le nouveau calcul du DPE en 2026 : une évolution majeure
À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, le coefficient de conversion de l’électricité passera de 2,3 à 1,9, conformément à la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments. Cette évolution permettra une meilleure prise en compte des logements chauffés à l’électricité, souvent pénalisés jusqu’ici.
Pour les copropriétés, cela signifie que certains immeubles pourraient voir leur classe énergétique s’améliorer, rendant plus précis le diagnostic global. Une bonne nouvelle, à condition que le bâtiment ait déjà engagé des efforts d’isolation et de gestion thermique.
Financement et aides collectives : un levier pour passer à l’action
Les fonds de travaux obligatoires depuis 2023 prennent ici tout leur sens. Ils permettent d’anticiper les dépenses liées au plan pluriannuel. En parallèle, plusieurs dispositifs d’aides collectives existent :
MaPrimeRénov’ Copropriété, pour financer jusqu’à 25 % du coût global des travaux,
Éco-PTZ collectif, pour étaler le financement sans avance de trésorerie immédiate,
Aides locales ou régionales, selon la zone.
Les copropriétaires peuvent ainsi étaler les coûts et valoriser leur bien dans le temps, sans attendre d’être contraints par une interdiction de location.
Pourquoi ces changements impactent la valeur des biens
Les copropriétés qui anticipent ces obligations prennent une longueur d’avance. Une copropriété bien classée énergétiquement attire davantage d’acheteurs et limite les marges de négociation. À l’inverse, un immeuble classé F ou G risque de subir une décote plus importante, car les travaux à venir sont connus et chiffrables.
Ces éléments sont donc essentiels à garder en tête avant d’acheter ou de vendre un bien en copropriété. Pour estimer précisément le coût global d’un projet immobilier, n’hésitez pas à consulter notre guide dédié aux frais de notaire.