Crise politique : quel impact sur le marché immobilier français en 2025 ?

Par Jade

Sales @ Hosman

Lecture : 4 min

14 octobre 2025

Le 8 septembre 2025, la France a connu un épisode inédit : l’Assemblée nationale a refusé sa confiance au Premier ministre François Bayrou.
Le lendemain, Emmanuel Macron a annoncé la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, un choix surveillé de près dans les milieux économiques et immobiliers. Cette transition intervient alors que la France fait face à plusieurs défis : l’ombre d’un budget 2026 incertain, une possible dégradation de la note souveraine par l’agence Fitch, et un besoin de stabilité pour légiférer efficacement sur l’immobilier avant les prochaines échéances électorales.

Dans ce contexte, l’immobilier attire particulièrement l’attention. Valeur refuge pour beaucoup de Français, ce secteur reflète aussi la confiance des ménages et leur capacité à se projeter. Alors que le marché montrait une reprise fragile en 2025, la crise politique vient bousculer cet équilibre. Quels en sont les effets concrets ? Quels signaux observer sur les taux, la confiance et les tendances nationales ?

Les taux de crédit immobilier : une remontée mesurée 

Au début de 2025, beaucoup pensaient que la baisse des taux immobiliers allait se prolonger, offrant un répit durable. En mars, le taux fixe moyen des crédits à l’habitat était déjà redescendu autour de 3,07 %, contre des pics antérieurs plus élevés, ce qui laissait espérer une tendance descendante.
Cependant, avec la crise politique et les incertitudes économiques (vote du budget, dette, note de la France), il est désormais clair que les taux vont au mieux stagner et, dans certains cas, repartir légèrement à la hausse. Les banques, alertées par les conditions de refinancement plus chères et la nervosité des marchés financiers, adoptent une attitude plus prudente. Pour les profils les plus performants, les taux restent compétitifs, mais la marge de négociation se resserre.
L’instabilité politique a renforcé la méfiance des investisseurs et accentué cette tension. Même si l’augmentation des taux immobiliers reste contenue, elle envoie un signal : le crédit redevient plus coûteux, ce qui réduit mécaniquement le pouvoir d’achat immobilier des ménages.
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Confiance des ménages : une reprise fragilisée

Avant septembre, le marché immobilier français donnait des signes encourageants. Après une année 2024 marquée par une forte baisse des transactions, 2025 s’annonçait meilleure : environ 925 000 ventes de logements anciens étaient attendues, soit +8 % par rapport à l’année précédente.
Les prix nationaux avaient cessé de baisser et affichaient une légère progression (+0,8 % sur un an). Grâce à la détente des taux observée au premier semestre, la capacité d’emprunt des ménages s’était améliorée. Le climat restait fragile mais orienté positivement.
La chute du gouvernement a changé la donne. L’immobilier est un engagement à long terme, et l’incertitude politique n’incite pas à se projeter. Beaucoup d’acheteurs potentiels adoptent une attitude attentiste, préférant voir comment la situation évolue avant de s’endetter.
Cette prudence se traduit par des délais de vente allongés.
Les acheteurs sont plus sélectifs, ils comparent davantage, recherchent des biens au juste prix et n’hésitent pas à négocier.
Les investisseurs, quant à eux, montrent une frilosité accrue. Les incertitudes fiscales et budgétaires rendent les placements immobiliers moins lisibles. Certains préfèrent attendre des clarifications avant de se positionner.
Toutefois, la demande structurelle ne disparaît pas. Mariages, naissances ou mutations professionnelles continuent d’alimenter le marché. 

Tendances nationales : un marché à deux vitesses

Dans les grandes métropoles

La crise politique intervient dans un marché déjà contrasté. Dans les grandes métropoles, les prix montrent une certaine résilience. À Paris, ils repartent légèrement à la hausse (+2,3 % sur un an), mais restent environ 11 % en dessous du pic de 2020. Lyon affiche une hausse modérée (+2,5 %), tandis que Bordeaux enregistre une progression plus marquée (+3,6 %).
Ces chiffres traduisent une tendance : les grandes villes conservent leur attractivité, mais les acheteurs y sont plus exigeants. Les biens de qualité, bien situés et bien évalués, continuent de trouver preneur. Les logements surcotés ou énergivores peinent davantage.

Dans les villes moyennes et zones rurales

Dans ces dernières, la situation est plus hétérogène. Certaines communes proches des métropoles bénéficient encore de l’essor du télétravail et d’un bon rapport qualité-prix. À l’inverse, des territoires moins dynamiques connaissent un ralentissement plus marqué, avec des délais de vente qui s’allongent fortement.
On observe donc un marché immobilier à deux vitesses : dynamique dans les zones attractives et tendu dans les secteurs fragilisés. La crise politique risque d’accentuer ce fossé en renforçant l’attentisme des ménages et en durcissant l’accès au financement.


Panorama optimiste malgré tout

Malgré tous ces changements, le marché immobilier français montre des signes de résistance :
  • Le rebond des transactions au premier semestre 2025 prouve que la demande ne s’est pas effondrée.
  • Les prix des logements anciens montrent une stabilisation, voire une légère hausse dans certains segments. Insee indique +0,5 % sur les prix anciens au premier trimestre 2025, après plusieurs trimestres de baisse.
  • Les professionnels de l’immobilier voient dans la nomination de Lecornu une opportunité de relancer des dossiers importants, ce qui pourrait améliorer la lisibilité réglementaire et relancer certains investissements.
Par conséquent, pour les vendeurs, il existe encore une fenêtre favorable pour réussir une vente cette année, surtout si le bien est bien entretenu, situé dans un secteur demandé, et bien positionné par rapport au prix.

En conclusion

La chute du gouvernement Bayrou, suivie de la nomination de Sébastien Lecornu, ajoute au climat d’incertitude déjà nourri par des questions économiques (budget, note de la France). Sur le plan des taux, ce que beaucoup espéraient comme une baisse durable s’éloigne : on parle désormais de stagnation, voire de légère hausse.
Pour autant, le marché ne s’est pas figé. Les volumes de transaction sont en hausse au S1 2025, les prix anciens se stabilisent, et la demande structurelle est toujours présente. Malgré les nuages politiques, il y a de réelles opportunités à saisir cette année pour ceux qui s’y prennent bien.
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